Et je suis face à la dernière page écrite, un recueil bricolé, de mon éternité viendront bien les prochaines.
Finirait.
Écoute et retiens et suis, il faut, il faut, étrangement, étrangement, faut-il remettre, faut-il comprendre, je tourne et tu vois, nous sommes sous les branches et sous les étoiles, tu tournes et vois, et verrions-nous aussi, le temps qui file, le poids des choses, tout tient et tu commences et manges et bois
et regardes : l’air circule, les pieds posés, la bouche ouverte, dire et lancer paroles et murmures, tout est fabriqué, tout pèse son poids, il faut, faut-il que cela tourne, que cela murmure, cœur éloigné, arbres touffus et choses sous les feuilles, je te suis et tu recommences, eau pure, nous sommes en errance,
et tout revient, et tout de tout se pare, paroles murmurées, mots oubliés fraicheur et sol gratté, je tourne et je te vois : tout finirait.
06 mars 2021.
Sans fin.
Et souviens-toi, sous ce regard, et devant, et devant le seuil, une entrée, un retour, une force, pour arracher, pour étendre, entendons les voiles, matins déchirés et rumeurs courantes, je te tiens cœur éclaté et tu embrasses source vive, les erreurs, le matin tout tremble et se déploie, je te tiens et tu cernes,
soleil ému, feuilles naissantes, et fronts, fronts dépouillés, aurore, aurore éclatante, je cherche et tu ramènes, de limites et de bornes, la vaste mer, les flots sans fin.
06 mars 2021.
Au bout des doigts.
Tracer et tracer, et laisser le cœur en alerte, de mots en pensées et de règles en actions : tu trembles, tu trembles et tu relèves le vol des oiseaux, l’odeur des roses, le fil des escargots, tu penses printemps qui commence et victoires à venir, et tenant, et retenant, et prisant tout, tu tiens au ciel le vol des rapaces,
et en air, en air, le chant des huppes et tout ce qui se trame, fils, et fils, et entrelacés, le va et vient, et nous allons, et venons, revenons aussi d’une branche l’autre, du regard aux nuages, et du fond, grands arbres et maisons, tuiles et jardins clos, et souvenirs et espérances, on retient, retiendrait-on, le sifflement,
petit, mélancolique sansonnet, tu chantes encore solitaire et insecte au réveil, je tourne et ce matin je bois et j’explore, l’air sur la peau, la lumière au bout des doigts.
07 mars 2021.
De ton éternité.
Et de tête vague et de rayons chauds sur les yeux, je pousse et je retiens, et tu évapores les cœurs, moisson perdue, rêve sans suite, et des eaux effondrées et des sables en masse, tu remues et tu cherches, savant sans âme, cœur sans pitié, de vases et de limon et de graviers sur la langue, tu crierais,
tu dominerais la houle et le souffle, sur la tranche, sur le coin, les yeux ouverts, la bouche sèche, sur une pente, sur un talus sans fleurs et sans couronnes, tu cherches et tu tournes les colonnes une à une, toit posé, soleil levé, étoiles tenus, et encore, et encore, tu te dérobes, et tu tournes, trouvé, tourné,
tournerais-tu sans cesser, de rien, et de tout tu ne te lasses, et tu espères, en avant et en suite, les yeux ouverts, la bouche close sur chaque mot, tu mords chaque erreur, et tu te donnes, donnerais-tu le ciel en partage, la vie tenue et les oiseaux encore, et encore, talus sans fleur et mains ouvertes, ouvert,
tu te précipites au-devant de ton éternité.
10 mars 2021.
oublier le temps
entendre le vent
partir
et enlacer le cercle
lune pleine
tout commence